A Lille, Aubry et les Verts négocient la fusion

Le clan Aubry et les Verts ont négocié lundi un accord de fusion de liste.
Difficile de joindre les candidats à la mairie de Lille hier. Et pour cause. Après la matinée de digestion post-petits fours, champagne et résultats, les staffs de Martine Aubry (46%), Eric Quiquet (11,6%) et Jacques Richir (7,8%) ont multiplié les réunions communes dans l'après-midi. Selon Walid Hanna, porte-parole d'Aubry joint hier à 18h00, les Verts et le PS devaient arriver à un accord sur le programme de gestion commune dès hier soir. Pressant, Dominique Plancke expliquait le matin-même à Libération qu'un accord devait être "trouvé dans l'après-midi, sinon [ils se maintiendraient] au second tour".

Une réunion a eu lieu à 14h30 entre Walid Hanna, Pierre de Saintignon (premier adjoint d'Aubry) et Patrick Kanner (directeur de campagne) d'une part, et six Verts de l'autre. "Martine Aubry est très occupée, elle reviendra pour la réunion de ce soir", disait Hanna pour justifier l'absence de la maire.
Hier soir, c'est à 20h30 que les deux parties se sont réunies pour boucler le programme de leur liste commune. Et les négociations s'annoncaient rudes. "C'est eux qui viennent chez nous et qui intègrent notre programme", affirme Hanna.

Tout juste accordait-il aux écologistes le droit d'être en désaccord sur "deux ou trois choses comme les conseils de quartier ou la piétonnisation de la Grand Place sur lesquels ils ont des divergences". Sinon ? "Ils peuvent rester de leur côté", répond-t-il.

Alors, Aubry envisage-t-elle de se passer des Verts ? Ou bien est-ce le simple jeu des négociations d'entre deux tours ? Les 46% de sa liste lui donnent tout de même un certain poids dans les discussions : "Aujourd'hui tout le monde sait que la maire de Lille le 16 mars sera Martine Aubry. Elle souhaite le rassemblement", a précisé Walid Hanna.

Mais si Aubry a pour elle son score du premier tour, les Verts ont un moyen de pression avec la communauté urbaine : outre Lille, le bon score des Verts de Roubaix (13,67%), leur donne les moyens de peser sur l'élection du président de LMCU. Selon Stéphane Baly, 15e sur la liste des Verts, cette question est prise en compte dans les négociations.
Joint par téléphone avant l'ultime réunion, Eric Quiquet n'avait pas souhaité commenter les négociations en cours.

Clément Guillou (avec Amélie Tulet)