vendredi 7 mars 2008

Parité hommes/femmes : mode d’emploi (1/2)




Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant font «chabadabada» pour Claude Lelouch
La loi sur la parité du 31 janvier 2007 entrera en vigueur dès dimanche, pour les muncipales et les cantonales. Une loi juste et nécessaire, mais qui peine à porter tous ses fruits.

Levons le voile sur le principe du «chabadabada». Non, les candidats aux municipales ne seront pas castés sur leur ressemblance avec Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant. «Chabadabada», c’est l’appellation du principe qui régit désormais la constitution des listes pour les municipales dans les villes de plus de 3.500 habitants. Concrètement, cela consiste à imposer une alternance stricte. Si une liste est menée par un homme, le numéro deux est obligatoirement une femme, le numéro trois un homme et ainsi de suite. Cette règle s’appliquera de la même manière pour la désignation des adjoints. Il y aura donc autant d’adjointes que d’adjoints dans les prochains conseils muncipaux.

L’obligation légale a pourtant ses limites. Au PS, on juge que la loi est une bonne chose, mais qu’elle ne règle pas tout. «Ce qui compte pour les femmes candidates, c’est aussi de gagner, pas seulement de participer». Et c’est bien là ou le bât blesse. Quelles places auront les femmes à la tête des exécutifs? «De grandes villes sont déjà dirigées par des femmes, on pense à Martine Aubry à Lille, à Hélène Mandroux à Montpellier». Du côté de la fédération UMP du Nord, on raconte que dans certaines villes de la région, il a fallu courir après les hommes, trop peu nombreux par rapport aux femmes. Le monde à l’envers. Mais selon l’observatoire de la parité, 85% des listes devraient encore être conduites par des hommes. Preuve que l’on est bien loin de la parité effective.

Dans les états-majors des grandes formations politiques, on veut laisser le temps au temps. Au PS, on se satisfait d’une meilleure présence des femmes. «La volonté de renouvellement est là, maintenant, il faut laisser à la loi le temps de faire évoluer les mœurs politiques.»

Si les grands partis n’ont pas rencontré de difficultés à constituer des listes paritaires, les choses sont différentes dans les formations de moindre envergure. Chez les Verts, la question de la parité ne se pose même pas : elle est inscrite dans les statuts depuis 1984. Au Front national, en revanche, il a fallu trouver des femmes bon gré mal gré, ce qui n’a pas été chose simple. Une raison parmi d’autres, qui peut expliquer la faible présence du parti de Jean-Marie Le Pen pour les municipales.

A venir, la loi de la parité appliquée aux cantonales...

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