dimanche 16 mars 2008

Aurélien, le benjamin des municipales



Aurélien ne pouvait pas nous rencontrer avant jeudi, pour cause d’exams. Le plus jeune colistier de Lille, le benjamin des municipales, est à peine sorti du lycée. Il a 18 ans, il est en première année de droit et « se cherche encore ».

D’ailleurs, il vit la classique désillusion de la première année d'université: « En fait, je crois que je me suis trompé, je préfère étudier la sociologie, ce qui se passe dans la société plutôt que, par exemple, le droit civil des biens... » Et puis, honnête : « Je pensais que ce serait moins dur, plus relax, ça demande beaucoup de travail, en fait le droit ». Son objectif est aujourd’hui de rentrer à Siences-po («celui de Lille, ce serait bien»), pour devenir humanitaire ou politologue.
La politique, il s’y est toujours intéressé de loin : « Je lis la presse, je vais sur le site du Monde et sur celui de Libération, j’écoute la radio ». Alors quand on lui a proposé de faire partie d’une liste (sa mère, professeur de français, est encartée), il a tout de suite accepté : « C’était une occasion de voir comment se passe une campagne de l’intérieur ». Aurélien, discret, ne s'est pas trop fait remaquer : « J’ai tracté, dépouillé et participé à des réunions, mais j’étais un peu intimidé par l’implication des gens ». « Ces 6 derniers mois, les colistiers se sont mobilisés, presque tous les jours », dit-il, impressionné. Participer aux municipales a été une bonne expérience, il a appris des choses : « Il faut savoir jouer sur plusieurs tableaux, quand on fait de la politique, savoir jongler entre son métier et la campagne ».
Aurélien regrette que ses amis ne s’intéressent pas à la politique : « Ils ont tous voté pour Sarkozy, sans réfléchir ». D’où vient sa curiosité politique à lui ? Il n’est pas, comme on pourrait l'imaginer, un ancien délégué de classe en série, à l'esprit syndical : « Je me suis présenté une fois en 6e, mais depuis je n’ai pas réessayé, je ne suis pas particulièrement brillant et n’ai jamais souhaité assister aux conseils de classe, à vrai dire ».

Curieux de ce qui l'entoure

Non, il ne faut pas chercher, Aurélien Boujeart est juste très curieux de ce qui l’entoure. Un musicien électrorock aux bouclettes rousses (son groupe s’appelle Jungle Telegraph), qui est un peu extravagant. Par exemple, Aurélien déteste les voitures, à la limite de la phobie: « Je ne vois pas l’intérêt, je fais du vélo, je n’ai pas du tout envie de passer mon permis, je ne l’envisage pas». Par élimination, à ce stade, les plus perspicaces auront deviné les préférences politiques du plus jeune des colistiers (réponse à la fermeture du dernier bureau de vote, ce soir).
Aurélien avait seulement 11 ans, le 11 septembre 2001 : « Je me souviens, ça m’avait choqué, qu’on ait sacrifié des avions ». Il ne pense pas qu’on puisse changer le monde « en claquant des doigts », mais, en tant que politologue, il sera aux premières loges pour suivre les prochains développements.

Aucun commentaire: