mardi 4 mars 2008

Bray-Dunes, ton univers impitoyable

Parmi les trois aspirants à la mairie, deux se lient une véritable guerre des nerfs à la Dallas, sur fond de conflit familial.

Ils ont travaillé pendant seize ans ensemble à la mairie de Bray-Dunes. L’un en tant que maire, l’autre en tant qu’adjoint. Ils sont de même sensibilité politique: clairement à gauche. Voici Claude Marteel et Didier Menneveux, les deux personnes qui divisent Bray-Dunes.


Problème : ces deux candidats se livrent une guerre sans précédent dans cette ville de 4500 habitants. La source de leur querelle est familiale : Didier Menneveux a été, pendant plus de quinze ans, le gendre de Claude Marteel. En 2005, il se sépare de son épouse, année au cours de laquelle il démissionne également de son poste de maire adjoint.

Depuis, Didier Menneveux a fondé sa propre liste, « L’avenir est en nous », et croit dur comme fer en sa victoire au premier tour, dès dimanche. « On fait un calcul très simple. A la dernière élection il y a sept ans, Marteel est passé avec 65%, l’opposition 35. Deux listes. Aujourd’hui il y a trois listes : j’escompte bien prendre 20% à la droite, 20% à Claude Marteel, les déçus, tout ça. Et puis après il y a tout le travail qu’on a effectué, il faut savoir que jamais on n’avait inondé de tracts la ville comme ça. Ce travail doit m’apporter 10, 11, ou 12% pour me permettre de passer au premier tour. » Dans l’éventualité d’un second tour, Didier Menneveux envisage de s’allier avec le candidat de l’opposition, Alain Vanhille. Objectif : empêcher Claude Marteel de passer.
Le maire sortant regrette, lui, une « ambiance détestable », refuse le débat avec son M. Menneveux, ne lui adresse pas la parole, et évoque une vengance personnelle de son ex-gendre, qui passe notamment par des tracts.


De son côté, M. Menneveux ni la thème de la « vengeance », et déplore l’absence de débat :

Pendant ce temps, c’est surtout l’absence de thème politique qui inquiète les Bray-dunois, lassés de ce déballage. Marie-Laure habite un village proche mais fait partie du comité de soutien de M. Marteel. Elle déplore les attaques personnelles, et le côté revanchard de la campagne : « Je trouve que c’est de la bassesse, c’est quelque chose que je n’avais jamais vu, surtout dans un village de 4500 habitants. C’est la première fois que je vois ça. » D'ailleurs le conflit politique retentit également sur la vie de Marie-Laure, puisque sa soeur, membre de l'équipe de Didier Menneveux, ne lui adresse plus la parole depuis qu'elle a appris son engagement aux côtés de Claude Marteel.
Même rengaine du côté du troisième candidat, Alain Vanhille, joint par téléphone : « C’est une vraie guerre des deux, et c’est dommageable. Il y a beaucoup de rancœur, de malaise et de mal-être. C’est une histoire de famille, qui malheureusement empiète sur le côté politique. » Sans pour autant penser que cette situation pourrait le favoriser, M. Vanhille, qui conduit une liste « sans étiquette mais pas apolitique », déplore qu’on ne parle pas des projets pour la ville. Sans toutefois parler d'une éventuelle alliance avec Didier Menneveux au second tour, il reconnait partager un même objectif : « Il est temps que le maire tire sa révérence. Avec M. Menneveux, nous avons un seul « ennemi », c’est le maire sortant. »

Raphaëlle Laurent

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