mardi 4 mars 2008

Fin de campagne en fanfare pour Gérard Caudron à Villeneuve d'Ascq

Pendant près de deux heures lundi soir, le candidat dissident a fait son show. Et ciblé ses adversaires : le maire actuel qui a reçu l’investiture du PS pour dimanche 9 mars, mais aussi Pierre Mauroy et le Parti socialiste.



Gérard Caudron accuse...(c) Florian Hervieux

Pour son dernier meeting, le candidat Caudron a voulu terminer en fanfare : depuis l’écran géant où défilent en boucle les visages de ses co-listiers jusqu’à l’orchestre de percussions local, tout a été prévu pour donner à cette soirée des allures de grand soir.

Le combat est engagé et les ennemis sont connus. Debout sur l’estrade de l’espace Concorde de Villeneuve d’Ascq devant 900 personnes, l’ancien maire PS (entre 1977 et 2001), les interpelle de sa voix de stentor : dans son collimateur, les cibles sont nombreuses. Et toutes à gauche.

C’est d’abord Jean-Michel Stievenard, le maire PS actuel, l’ancien adjoint, qui en prend pour son grade. « Si j’étais à sa place, j’aurais honte », attaque Caudron sous les grondements d’approbation de la foule. « Mais pour avoir honte, encore faut-il avoir un cœur. »
Fin février, Stievenard l’a attaqué en justice pour « injure publique ». Motif ? Des propos tenus par Corinne Kubera, une habitante qui expliquait sur le blog de Caudron pourquoi elle le rejoignait pour les municipales. Elle y décrit l’ancien maire comme un « homme intègre, droit, honnête et juste. Tout ce que n’est pas le maire actuel. »

Le « maire actuel » n'a pas apprécié. Et le Tribunal correctionnel a condamné Kubera et Caudron à payer 750 euros. « Une honte, clame Gérard Caudron à la foule. Corinne est au chômage, pour elle, c’est une somme énorme ! »



Un « gouffre de 700 millions d’euros »

Trappu, le visage énergique, le verbe haut et volontiers tonitruant, le candidat est ce soir en terrain connu. Et pour cause : le terrain, c’est un peu lui qui l’a construit. « Il a crée Villeneuve d’Ascq », s’exclame une militante nostalgique. Le mot est un peu exagéré, mais c’est bien le maire Caudron qui a développé la ville nouvelle, pendant ses 24 ans de mandats.

Aujourd’hui, le « créateur » est en guerre. Il cible Pierre Mauroy, et la communauté urbaine. En cause, le projet de grand stade pour le Losc, qui doit être construit à Villeneuve d’Ascq. Un « gouffre de 700 millions d’euros », totalement « inutile » pour l’équipe de Caudron. « Avec tout cet argent, on aurait pu construire des dizaines de logements sociaux », pointe un militant.

Le Parti socialiste n’est pas en reste, ce parti dont Caudron a claqué la porte en 2001 parce qu’il n’était pas « assez à gauche ». Et qui appuie aujourd’hui Stievenard.

Gérard Caudron fait donc cavalier seul. Au risque d’affaiblir la gauche. Pour la première en fois depuis des années dans cette ville acquise aux socialistes, il pourrait bien y avoir un second tour dimanche prochain.
Cyprien Boganda

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