Jacky Hénin, maire sortant de Calais : un second tour et puis s’en va ?

A Calais, il y a «les Bourgeois» . Il y a aussi les communistes, aux affaires depuis 1971. Et peut-être plus pour longtemps. Dimanche, la liste « Oui pour Calais » menée par le maire sortant Jacky Hénin et soutenue par le Parti socialiste, n’a récolté que 37.70% des suffrages au premier tour des élections municipales. Soit dix points de moins qu’en 2001 et seulement 386 voix d’avance sur la principale liste concurrente, celle de l’UMP Natacha Bouchart (36.36%). Autre épine dans le pied de Jacky Hénin, le bon score de François Dubout. Avec 12.35% des voix recueillies au soir du premier tour, le candidat Front national a décidé de continuer l’aventure. Au menu politique des Calaisiens dimanche 16 mars, une triangulaire à l’issue bien incertaine.

Pour le Parti communiste calaisien, attaqué de toutes parts sur son bilan et sa manière de gérer la ville, c’est peut-être la lutte finale. La partie sera sans conteste très dure à gagner pour Jacky Hénin, après l’échec des négociations avec les Verts de Catherine Bourgeois, qui, forts de leur score de 5.37% , auraient pu fusionner avec la liste PC-PS. Jointe par téléphone, la tête de liste du parti écologiste a expliqué qu’elle jugeait la décision de Jacky Hénin «obtue» et que sa formation ne donnerait aucune consigne de vote au second tour. «Nous avons fait une proposition d’ouverture au maire sortant, nous n’avons pas eu de réponse, donc il n’y aura pas d’ouverture», explique t-elle. « Je suis très inquiète, il y a une usure du pouvoir, le renouvellement aurait été nécessaire, mais ils (les socialistes et communistes) n’ont pas compris l’intérêt. C’est dommage pour Calais, pour la gauche et pour la planète. »

Sans le soutien officiel des Verts, la liste «Oui pour Calais» ne peut donc compter que sur le report des voix d’extrême-gauche au second tour (un peu plus de 8% au total recueillis par les listes LO et LCR) et les suffrages des abstentionnistes du 9 mars (43%). Pas sûr que ce soit suffisant pour contrer la liste de Natacha Bouchart, qui compte, elle aussi, sur une forte participation des abstentionnistes. Reste à savoir combien d’électeurs du Front national choisiront, au second tour, de voter «utile» en donnant leurs voix à l’UMP. Une chose est sûre, l’élection de dimanche se jouera à très peu de choses entre Jacky Hénin et Natacha Bouchart, au coude-à-coude.