mardi 11 mars 2008

Les petites contradictions de Martine Aubry

Finie l’époque des rivalités. Le temps où Martine Aubry ne manquait pas de désavouer Ségolène Royal, notamment sur l’insistance de l’ex- candidate à la présidentielle à se rapprocher du MoDem, est semble-il révolu.


Au lendemain d’un score confortable au 1er tour des municipales, c’est elle-même qui prône ledit rapprochement. Sans changer un iota au souhait de Ségolène Royal qui, dimanche sur France 3, appelait à «des alliances partout avec le Modem».

Sur ce point, difficile pour Martine Aubry de contredire la femme avec qui- c’est un secret de polichinelle-, elle partage peu d’affinités. Leurs échanges virulents sont encore dans les mémoires. Surtout que le 29 février déjà, sur Europe 1, elle faisait un vœu presque identique: «Si le MoDem souhaite travailler autour de notre projet en l’enrichissant sans le dénaturer, je suis ouverte à des discussions après que la gauche a été réunie.» Décortiquée, la phrase se voulait comme une sommation adressée au parti de François Bayrou afin de choisir entre le bleu et le rose. Entre la gauche ou la droite.

Aujourd’hui, sur la scène lilloise, ce minimum est acquis puisque l’équipe du MoDem a tranché en faveur de Martine Aubry, qui brigue également un mandat à la communauté urbaine. Sur les enjeux locaux, la maire sortante de Lille est sur la même longueur d’ondes que Ségolène Royal. Quitte à agacer d’autres personnalités du PS tel Bertrand Delanoë qui, lui, se passe d’une alliance avec les centristes.

Les deux femmes doivent aussi s’assumer devant François Hollande, le patron du PS qui fait un calcul autre : «Avec moins de 5% en score national, Le MoDem n’est pas en l’état d’être l’arbitre, comme Bayrou a pu l’être lors de l’élection présidentielle. Il ne peut y avoir de discussion nationale». Peut- être. À condition que Ségolène Royal et Martine Aubry se remettent… à ne pas s’entendre.

Hacène Ouffar

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