La journée de la femme en avant-première ne fait pas que des heureux

Créée en 1911 par une journaliste allemande et célébrée officiellement en France depuis 1982, la journée de la femme est fêtée tous les 8 mars. Sauf cette année à Lille, où la date a été avancée au 5 mars. Une décision qui fait grincer bien des dents. Avant de revenir demain matin sur la question de la parité (et, un peu, sur la célébration de ce soir), retour sur une rencontre ... polémique.

Pour Pierre de Saintignon, premier adjoint de Martine Aubry, c’est le bon sens qui a parlé et le souci de ne pas perturber les élections, en organisant un grand rassemblement la veille, à savoir samedi 8. Une explication qui ne satisfait pas les adversaires de la maire sortante, qui crient au loup et à la manipulation politique.

«Furieux», Etienne Forest, à la tête d’une liste sociale-démocrate pour Lille, dénonce de son côté « le plus grand scandale de la campagne ». La raison ? « Louer la salle, qui est une des plus chères de France, les liaisons en bus, inviter 4000 personnes, ça a généré des dépenses très importantes, prises en charge par la mairie, alors que ça devrait figurer sur les comptes de campagne du PS. »

Le candidat dissident du Modem n’a pas de mots assez durs pour la candidate socialiste, qui aurait imposé le changement de calendrier pour avoir de bons échos dans la presse avant le premier tour du scrutin. Il est bien décidé à porter l’affaire en justice. «Je vais demander un référé, j’ai rassemblé de nombreuses pièces, avance Etienne Forest. Le dossier est chez mon avocat. Ce sera transmis en temps et en heure». Avant ou après les municipales ? L’intéressé n’a pas tranché.

De son côté, l’UMP Loïc Lesserre, candidat sur la liste de Sébastien Huygue, est beaucoup plus modéré, voire un poil blasé, même si ce qu’il dénonce comme une manipulation politique lui paraît plus choquante que les frais engagés. «Je ne suis plus surpris, je ne me crispe pas. Ce décalage tient de l’électoralisme, et de l’opportunisme de campagne.» Pour lui, c'est la manipulation politique qui est la plus choquante. «Je ne ferais pas de la question du coût un argument contre». Quant à savoir si la pratique est largement répandue à Lille, l’interrogé répond qu’il s’agit d’une « tentation forte et générale ».

Contrairement à son adversaire social-démocrate, Loïc Lesserre n’assistera pas à la soirée, mais ne doute pas que certaines de ses colistières fassent le déplacement. Faut-il aller jusqu’à compter sur la présence de Brigitte Mauroy ?Rien n’est moins sûr.L'article paru dans l'édition du 5 mars de Lille Plus

La n°2 de la liste Huygue, urologue de profession, s'est vu reprocher par plusieurs journaux des déclarations sur le clitoris de certaines Africaines et Asiatiques et sur la pratique de l’excision. Ça tombe mal, pour la journée de la femme.

Emilie Gavoille