mardi 4 mars 2008

Vidéo - Mais qui est Eric Dillies ?

Jean-Marie Le Pen était mardi à Lille pour soutenir Eric Dillies, la tête de liste lilloise/NLB.


Le candidat du Front National a été investi début janvier, en urgence, suite à la destitution de Philippe Bernard, soupçonné de malversations financières.

Sur ses affiches de campagne, il y a des cocotiers et du sable fin, ambiance plus Caraïbes que Nord Pas de Calais. Le slogan: "changez d'air, changez de maire", avec Eric Dillies. Le visage du candidat reste donc un mystère : "Si je m'appelais Alain Delon, j'aurais mis ma tête sur l'affiche mais là personne ne me connaît, ça ne sert à rien", dit-il, lucide. La tête de liste de la dixième ville française est anonyme et inconnu.

Joker du Front National

Son physique ne joue pourtant probablement pas en sa défaveur: Eric Dellies a la quarantaine et des cheveux gominés, un physique passe-partout de gendre idéal.
Parachuté en catastrophe début janvier, Eric Dillies était, il y a encore quelques semaines, un professeur de maths lambda de 41 ans. L'homme n'avait aucune ambition politique: "Je n'avais jamais demandé de responsabilités au sein du parti", dit-il. Sans éclats et par la force des choses, il a pris la tête de la liste lilloise, remplaçant le mieux connu Philippe Bernard. Ce dernier avait atteint 11% aux municipales de 2001, mais il a été destitué de ses fonctions. Officiellement, en raison de malversations financières. Peut-être aussi parce qu'il n'était pas "mariniste", proche de Marine Le Pen.
Le Front National a donc déniché un joker de dernière minute, avec l'objectif de sauver les meubles. Contacté par Jean-Marie Le Pen, fin décembre, Eric Dillies avait un profil sans failles: Nordiste, il a fait ses études à Lille. Et puis, il ne critique pas Marine: "Elle est venue me voir deux fois publiquement, cette dernière semaine, elle m'aide beaucoup et je l'en remercie".
Au Front National de la Jeunesse (FNJ) de 18 à 26 ans, "on se souvenait de moi dans le Nord", dit-il, Eric Dillies est tombé tout jeune dans la marmite du Front.



Petite campagne, grandes ambitions

Eric Dillies a du faire une campagne éclair, "j'ai tracté". Il a monté une liste en un peu plus de deux semaines. Début janvier, il était encore complétement inconnu: "Au début, son nom n'apparaissait même pas sur les sondages", dit Marine Le Pen. Il ferait, aujourd'hui entre 5 et 8% mais "l'IFLOP (sic) se trompe souvent en notre défaveur", sourit-elle.
Petite campagne et grandes ambitions, son programme est sans limites. On y trouve des grands classiques, sécurité, immigration (suppression des aides aux sans-papiers) et des propositions plus surprenantes. Le candidat souhaite notamment la création d'un port fluvial au cœur du Vieux-Lille et la reconstruction du palais Rihour des Ducs de Bourgogne. Peu importe qu'il faille raser le Printemps, grand magasin de la rue Nationale. L'important est de rétablir la dignité des lillois.



En acceptant de remplacer Philippe Bernard, Eric Dillies s'est fait des ennemis chez les anti-Marine. Luc Pecharman, tête de liste indépendante à Lomme, dit être «dégouté de ne pas avoir eu l’investiture à Lille » au profit d'« un inconnu total », en lequel il ne croit pas.
De son côté, Eric Dillies sait qu'il ne fera pas de miracles le 9 mars: " Je ne m'appelle pas Merlin l'enchanteur, je ferai ce que je peux, avec mon courage et mon intelligence". Mais le novice a dejà des ambitions à long terme: "Dans les prochaines années, je veux implanter le Front National dans le Nord", tout en "travaillant encore le plus possible avec mes élèves".

Nolwenn Le Blevennec

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Marine, vite !