jeudi 13 mars 2008

Mellick accuse la liste du dissident PS, Stéphane Saint-André, d'être de droite.





Dimanche dernier, Jacques Mellick a réuni 41.4% des électeurs béthunois. En tête, il doit désormais faire face au front constitué par ses trois adversaires du premier tour: Olivier Gacquerre du Modem (23.7%), Stéphane Saint-André du PS (22.11%) et l'ancien maire sans étiquette, Bernard Seux (12.42%). Joint par téléphone, le maire sortant ne mâche pas ses mots. Pour lui "Ensemble pour l'avenir de Béthune" est une liste... de droite.


L'avenir de Béthune, justement, est des plus incertain. L'alliance, ou front anti Mellick, espère conquérir la mairie, chasse gardée de Jacques Mellick depuis 31 ans. Fort de leur 58% cumulés au premier tour, ils n'ont plus que deux jours pour convaincre les électeurs du bien fondé de la fusion. "Des finances opaques", "des projets pharaoniques", "une gestion autocratique"... Les trois têtes de listes parlent d'une seule et même voix lorsqu'ils adressent leurs reproches au maire sortant.

Confiant et un brin remonté, Jacques Mellick réagit au quart de tour. Soutenue par l'UMP par l'intermédiaire du député André Flajolet, la liste menée par le dissident PS et ancien directeur de cabinet du maire de Béthune, serait... sponsorisée par le parti de Nicolas Sarkozy.




Joint plus tard dans l'après-midi, Stéphane Saint-André a rappelé qu'il avait toujours sa carte au Parti socialiste. "Quoi qu'il arrive dimanche, il y aura un maire socialiste à la mairie", a-t-il déclaré.

Pour Mellick, le défi est de récupérer des voix données dimanche dernier à l'un de ses trois concurrants. Une mission de taille qui n'effraie pas ce vieux (et sulfureux) routard du PS. Au lendemain de la présentation de la nouvelle liste Saint-André, revendiquée comme une alliance du PC au Modem, Mellick doute des capacités à rassembler d'une telle fusion et donne sa version de l'entre-deux tours.





Coup dur pour les indécis, la guerre Saint-André - Mellick n'aura pas lieu à la télévision. Le débat entre les deux têtes de liste, prévu ce soir sur France 3 région, a été annulé dans l'après-midi. Selon Jacques Mellick, ses adversaires sont à l'origine de ce changement de programme.





La version de Stéphane Saint-André est tout autre. "Je n'ai jamais donné mon accord", explique-t-il. Selon lui, la fusion des listes est bien vue à Lille, mais décriée à Béthune dans les reportages réalisés par la chaîne. Résultat: la rencontre au sommet aura lieu dimanche, dans les urnes.


Marie-Adélaïde Scigacz (propos recueillis par Tiphaine Thuillier)

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